StratosFred

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Modèle familial

Voilà 20 ans que ma petite Chérie et moi sommes ensemble. Depuis nous nous sommes unis et sommes les heureux propriétaires de deux magnifiques nains de jardin, un garçon et une fille.

 

Malgré les bonheurs (et galères) successifs une chose est super organisée chez nous : c’est l’homme qui s’occupe de l’intendance et la femme qui bosse à l’extérieur. Même si ce mode de fonctionnement est assez courant, il étonne toujours plus d’un.

 

Dès notre mise « en ménage », un critère essentiel pour ma petite Chérie était un lave vaisselle. OK mais c’était pas le point central pour moi ; ma mère a donné le nôtre et nous avons toujours fait la vaisselle à la main. Mais bon puisque cela lui tient à cœur on va prendre cet élément en compte. Les choses ont évolué quand elle s’est mise à ne pas me préparer de « bons petits plats ». Non, allé, soyons honnête. Techniquement il y avait quelque chose dans mon assiette mais de là à être bon… Voilà c’est clair ma petite Chérie n’est pas un chef.

 

 

Alors qu’une simple remarque sur sa coiffure la mettrait dans tous ses états, elle ne moufte pas en voyant mon visage surpris de découvrir des sensations et des goûts dont j’ignorais même s’il existait un qualificatif. Elle avait prévu son coup, elle savait pertinemment qu’elle n’était pas un cordon bleu. Elle venait de sacrifier un pion pour s’avancer en reine.

 

 

Tu aimes ? me demanda-t-elle avec un sourire en coin. Moi qui pensais que la seule façon de faire partir ce  goût immonde était de tout simplement avaler ma langue, j’ai dû abandonner cette idée, j’avais besoin de ma langue pour lui répondre. « C’est spécial ! Un goût de vieux truc mais dans le futur, comme si en 2500 tu ouvrais et mangeais une conserve périmée en 2152.

 

 

 

Si tu veux je peux m’occuper des repas. Et là tu crois que t’as marqué un point alors que tu t’es fait mettre K.O. Elle répond : O.K. ça marche ! Quoi d’autre à faire que se lever et débarrasser.

 

Quand j’ai eu le bonheur d’habiter avec ma petite Chérie j’aurais dû lire les conditions générales. J’ai fait « l’acquisition » d’un produit sans service après vente. Je ne vais quand même pas aller voir ma charmante belle maman et passer en revue la liste des options manquantes. Comme mes parents avaient une grande conscience professionnelle et des horaires impossibles j’avais dû apprendre à m’occuper de ma petite sœur et de mon petit frère. A l’époque il n’y avait pas de soucis, je ne voyais pas cela comme une corvée au contraire c’était une source de revenus. S’ils voulaient manger fallait me filer un morceau.

 

Quand nous avons acheté notre propre petit nid d’amour et que nous avons eu des soucis de chaudière pas de secret j’en touchais pas une en bricolage. Ma petite Chérie m’a démontré que son super pouvoir lui servait à quelque chose. Oui elle avait ce don typiquement féminin : elle lit les modes d’emploi. Elle a donc pris celui de la chaudière et l’a parcouru en alternant les « chuuuut » quand j’essayais de lui montrer ce que je pensais être le problème et les « mmh mmh » d’un air de dire « moi aussi je suis d’accord avec le livre ». La difficulté étant trop grande elle a dû se résoudre à appeler un professionnel qu’elle avait en plus dans son cercle de relation.

 

Une fois le pro dans la chaufferie j’ai compris où était ma place. Elle venait de lui poser une question à laquelle j’avais strictement rien compris tandis que le pro a même rit à une blague connue dans le milieu du chauffage. Ma place était donc de fait dans la cuisine. J’ai eu un espoir quand ma petite Chérie remarquant que je partais tristement m’a gentiment rappeler mais cette brève attention n’était destinée qu’à me demander de revenir avec deux bières, une pour son ami chauffagiste et une pour elle !

 

Depuis lors les choses sont claires, je m’occupe de l’intendance, c’est moi qui reste à la maison et c’est ma petite Chérie qui va bravement affronter le monde de dehors. Quand elle rentre et m’embrasse je ressens toujours la même envie de lui mettre les meilleures choses sur la table dès que j’ai terminé de lui repasser son linge. Une fois qu’elle a fini de trier le gras dans son assiette, de rajouter du sel et manquer de se brûler en essayant de parler pour justement dire que c’est chaud et qu’elle se brûle. Elle mange en quatrième vitesse et va se taper dans le fauteuil.

 

La table débarrassée et la vaisselle faite, je vais m’installer près de ma petite Chérie, elle me regarde puis me sourit dévoilant ainsi ses profondes fossettes. A ce moment je sais qu’elle me dit « merci... et il y a quoi comme dessert ? »

Pour les nains et le reste nous avons aussi notre propre fonctionnement mais c’est une autre histoire…



12/01/2016
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